Et voilà cette première édition du festival IMPRO DES CINÉS est terminée. Mais histoire de prolonger votre plaisir, nous avons fait un petit tour d'horizon des revues de presse sur les films en compétition :
"Un festival comme on en voit trop peu, je veux dire qu'on a ri, on a pleuré, on s'est ému, on s'est extasié. Sincèrement. On a vécu la vie des personnages, on ETAIT les personnages ! Un petit festival discret qui a tout compris des grands événements cinéma. BRAVO !"
En direct du festival notre critique Jérémy Criquet vous donne son avis en toute objectivité:
Au 26 de la rue Duffourg de Ema Dée (2015) :
Par petites touches et dans la subtilité, ce film nous emmène dans l'intimité des résidents d'un petit immeuble de la rue Duffourg qui ressemble à tant d'autres.
On pourrait croire, sans l'avoir vu, que montrer la vie d'inconnus qui se croisent dans un escalier à la peinture écaillée, éclairé par une ampoule à la lumière tremblotante, nous passe au-dessus de la tête. Mais c'est sans compter avec le talent du réalisateur qui nous fournit un petit bijou de réalité sociale.
En effet, assis dans son fauteuil et ne s'en rendant pas vraiment compte, le spectateur se laisse doucement captiver par les soubresauts de la vie de ces habitants hauts en couleurs.
On se plaît à tendre l'oreille comme un concierge invisible, pour capter les petits mots des uns et des autres, ragots, peines, engueulades, secrets délivrés au coin d'un mur que seul un ami aurait dû entendre. On se fond dans les papiers peints des années 70, on observe, on rit et on pleure avec eux.
Au bout d'une heure et demie, ils deviennent des amis qu'on ne voudrait plus quitter.
Vous l'aurez compris, j'ai passé un excellent moment au 26 de la rue Duffourg et je vous recommande fortement ce film tout en finesse.
JC
Les Rillons de Tours de Thomas (2015) :
Que c’est rafraîchissant, la France comme on l’aime. Du rire, du cul, et la bonne bouffe. Mais attention ! Rien de grossier, de vulgaire ou de commun avec ces films qui n’ont de consistant que l’arrogance de leurs créateurs. Non, ici nous suivons les tribulations de Tom Clouté qui nous fait vivre tout ce que l’on attend d’une vie d’homme libre. Au niveau des dialogues, rien n’est gratuit, même les mots grossiers ont une résonance fine qui chante à nos oreilles. Les mots collent aux acteurs comme le papier à une mouche avant le trépas.
Les acteurs ! Venons-en aux acteurs. En deux mots, ils s’éclatent pour notre plus grand plaisir. Ils virevoltent même, dans ce road movie qui voit notre héros errer d’hôtel en hôtel, traînant son vague à l’âme comme un père Noël sans 24 décembre. Les oreilles se saoulent de répliques cinglantes et les yeux s’embrument face à des femmes belles à mourir. On s’identifie à ses mains qui parcourent des courbes et des formes qui ne peuvent qu’émouvoir le spectateur, fut-il le plus chaste des hommes.
En un mot comme en cent, précipitez-vous. Ce film deviendra culte.
JC
"Dans
le paysage des festivals cinéma, il est surprenant de constater qu'un
nouveau venu puisse changer la donne d'une telle manière. C'est avec
prouesse et vaillance que la petite équipe d'Improzine a bluffé son
monde!..."
Sur le festival et en direct, nos deux journalistes de charme Jade Mirable et Josepha Sinan vous livrent leur analyse :
Leï N'KARNA a mis la barre très haute en nous livrant un premier film intimiste remarqué et salué par le public reconnaissant. Tourné entièrement en décors naturels aux Antilles, Leï N'KARNA a su exploiter avec brio ce cadre coloré et chaleureux pour nous conter une histoire magnifique d'un couple d'êtres à la dérive. Il n'y a pas de demi-mesure dans le travail de ce disciple de Wong Kar-Wai et ce ne sont certainement pas ses acteurs Tshobani et Keziah qui affirmeront le contraire. Merci donc à Leï N'KARNA d'avoir apporté cette touche exotique et romantique à ce festival.
JS
Pour son premier film, Ema Dée
a choisi de composer celui-ci par un ensemble de courts-métrages
d'animations traitant de la vie des gens d'un immeuble. Cela n'a rien
d’étonnant quand on connait déjà son travail graphique. Dans un mélange
de techniques, les courts en noir et blanc d'Ema Dée
dépeignent avec subtilité les portraits de gens ordinaires. Il y a sans
conteste l'influence de Bill Plympton qui ressort de ce travail, alors
quoi de plus surprenant l'engouement qu'a suscité ce film auprès du
public du festival? Ce long métrage innovant vous surprendra par sa
richesse et la générosité de son auteure : elle nous en aura mis plein
les yeux. Et comme le chantait si bien Michel Simon, elle est épatante cette petite femme là!
JM
"Bigre
de bougres! Cette réplique du personnage de Jean Yanne dans le dernier
film de Joël Seria "Les Rillons de Tours", présenté au festival IMPRO
DES CINÉS en avant-première mondiale, résume tout à fait l'esprit de ce festival..."
Toujours au taquet, notre chroniqueuse passionnée préférée Mydinette Ampor - Celaine vous rapporte ses impressions :
Toujours au taquet, notre chroniqueuse passionnée préférée Mydinette Ampor - Celaine vous rapporte ses impressions :
Dans une moiteur sensuelle et palpable à l’écran, deux
étrangers brillamment interprétés par les jeunes espoirs du cinéma antillais,
Kéziah et Tshobani, se rencontrent, se surprennent et rêvent d’un amour
possible. Peut-être. Dans la rétine du
spectateur s’imprime la beauté fauve - sidérante - des décors choisis par Leï N'KARNA pour nous
conter l’histoire universelle de deux âmes hantées. Deux figures mues par des
volontés contraires que le réalisateur, grand admirateur des films de Zabou Breitman, se plaît à décortiquer pour mieux
préparer le spectateur au coup d’éclat final, avec l’œil du cyclone - superbement mis en scène - en grand
maître du Jeu. Un poème symbolique magnifié par les musiques de Sade. Un premier film remarqué. La grande expérience filmique du festival.
MAC
MAC
Les Rillons de Tours de Thomas (2015) :
Que faut-il pour composer une comédie sentimentale capable d'électriser cette fin d'année morose ? Un personnage principal attachant, vrai et à la vie psychique un brin tourmentée (Tom Clouté/ Jean-Pierre Marielle), une histoire banale ponctuée cependant de rebondissements coquins et inattendus qui emportent le spectateur sur un train d’enfer de quiproquos savoureux et de calembours dignes d'un Achille Talon survolté, des actrices pétillantes et complètement délurées - Aïssa Maïga, sublime en soubrette maladroite, crève littéralement l’écran. C'est sans compter sur des seconds rôles masculins qui osent absolument tout, remarquables de naturel et inventifs : Benoît Poelvoorde en bibliophile paranoïaque bègue est indescriptible ! Un film qui donne envie de changer le papier peint de son living-room, de danser la java en slip kangourou et de peloter goulûment les fesses de son voisin (ou de sa voisine.) Qui a dit que la comédie française était triste, vulgaire et moribonde ? Déjà un classique du genre.
MAC
"Ce
petit festival distrayant pourrait bien faire de l'ombre à Cannes et
consort. La compétition fut ardue : les films présentés été tous
excellents ! Félicitons l'audace de l'équipe d'Improzine, d'avoir su
nous proposer un tel vivier de nouveaux talents...
Le regard acéré et la verve acerbe, Jeanpi Lori, notre éminent spécialiste du grand écran, décortique pour vous le phénomène d'absentéisme de cette manifestation :
Le regard acéré et la verve acerbe, Jeanpi Lori, notre éminent spécialiste du grand écran, décortique pour vous le phénomène d'absentéisme de cette manifestation :
Daniel M, ou le grand absent de cette première édition.
C'est avec regret que nous avons appris le désistement de dernière
minute de l'auteur de Blue Life et co-créateur de Mégafro. En effet
celui-ci victime d'une crampe de la main et d'une flemmingite aiguë
aggravée n'a malheureusement pu livrer son film à temps. Il ne nous
reste plus qu'à imaginer ce qu'il aurait pu nous proposer : "Heureux qui aux Ulis a fait un beau voyage", "Pas de Zouk pour tonton Dani", ou encore "Bleu Charentaise et petites Mémés",...
JL
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