Dire que 2020 est une "Année de merde" pour les Arts et la Culture est un doux euphémisme. Qui aurait pu imaginer un tel scénario catastrophe où la culture serait considérée comme "non-essentielle" par nos gouvernants ? Nous en sommes à un tel point qu'au moment où je publie cet article, les cinémas, les musées, les théâtres et les salles de concert que l'on espérait voir rouvrir, vont rester fermés pour encore plusieurs semaines... Situation ubuesque !! Il est permis de s'entasser dans les transports, aller dans des magasins bondés, prier dans des lieux de culte, mais il est impossible de rouvrir les seuls endroits où, je l'ai observé lors du 1er déconfinement, les règles sanitaires sont scrupuleusement respectées... Oui, le monde des arts en France prend un sacré coup dans l'aile... Je continue sur ma lancée : 2020 qui devait être l'Année de la BD a vu les festivals annulés, les sorties BD repoussées et il n'y a toujours aucune avancée significative au rapport Racine sur le sort des auteurs et des autrices de BD. Enfin, cette année sera aussi celle qui aura vu disparaitre des monuments du 9ème art tel qu'Albert Uderzo, Quino, Claire Brétécher, Richard Corben, Juan Gimenez, Izumi Matsumoto, André Chéret, Alex Varenne, Kiraz, Piem et d'autres auteurs un peu moins connus du grand public comme Hubert, Laurent Vicomte, René Follet, Malik, Jean-Pierre Autheman, André-Paul Duchâteau, Philippe Adamov, Louis Le Hir, Sergio Tisselli, François Dermaut, Dennis O'Neil, Mort Drucker et Olivier Taffin... Mais il n'y a pas que le secteur du Livre qui a morflé. Il y a eu le Cinéma. Le monde du Cinéma a eu sa part aussi : fermeture des salles, report de date des sorties de films attendus, tournages annulés, sorties de films sur les plateformes en ligne au détriment des salles, et pour finir, la disparition également d'immenses artistes tel que Sean Connery, Kirk Douglas, Robert Conrad, Michel Piccoli, Michel Robin, Philippe Clair, Michael Lonsdale, Robert Castel, Tonie Marshall, Suzy Delair, Guy Bedos, Diana Rigg, Chadwick Boseman, Kim Ki-Duk, Claude Giraud, Annie Cordy, Olivia De Havilland, Irrfan Khan, Wladimir Yordanoff, David Prowse et d’autres gueules qu’on reconnait volontiers, mais dont on ne se souvient jamais du nom comme Hugh Keays-Byrne, Jean-François Garreaud, Maurice Barrier, Daniel Cauchy, John Saxon, Ben Cross, Brian Dennehy...
Voilà le sinistre tableau culturel que m'évoque 2020...
C'est pourquoi j'ai décidé que je commencerais ce bilan des coups de cœur de l'année de manière plus légère, en vous proposant d'abord un portrait de Nylso, un auteur atypique qui a une belle actualité en ce moment. Suivra une sélection d'albums qui vous requinqueront, qui vous apaiseront, qui vous mettront la patate ou qui vous toucheront, bref tout ce qu'il faut pour passer un moment agréable.
J’ai découvert Nylso dans les bacs de ma médiathèque. Ses petits albums au format carré et en noir et blanc m’ont tout de suite interpelé. D’ailleurs comment ne pas l’être ? Quand on feuillette un livre de Nylso, on se prend d’abord, une vague de nature luxuriante dans la rétine, ensuite on découvre de tout petits personnages qui évoluent dans un univers fait de petits traits. Autant dire qu’après avoir lu le premier album de la série des Jérôme, il a fallu que je lise rapidement les autres. Coup de bol ou bon goût de la bibliothécaire en charge des achats, la médiathèque les avait tous. La lecture de ses albums me baigna dans une sorte de sérénité et d’apaisement (sans tomber dans le mysticisme tout de même), le rythme y est très lent, les personnages attachants, on baigne dans le contemplatif comme dans un film japonais d’Akira Kurosawa ou des studios Ghibli (mais sans la couleur). Lorsque quelques années plus tard, j’ai pu voir son travail en vrai, accroché au mur de la Galerie Michel Lagarde pour une exposition consacrée aux Cabanes, j’ai de nouveau ressenti cet état de bien-être. Hé oui, les dessins de Nylso, c’est encore mieux que n’importe quel médicament, mais c’est pas remboursé par la sécu.
L’année 2020 est une belle année pour Nylso : sa BD My Road Movie a été rééditée dans une très belle édition chez Misma. Ensuite, dans le cadre du Festival Formula Bula (malheureusement annulé pour cause de Covid19), l'exposition Comment les feuilles s'épanouissent-elles? lui a été consacré. Installée dans la mairie du Xème arrondissement, la visite se faisait dans une cabane faite de bric et de broc en bois. Ce concept super original fait totalement écho à l’œuvre de cet artiste. Enfin, prévue pour la fin de l’année et jusqu’au début 2021, une nouvelle exposition intitulée Les Cabanes se tiendra à Saint-Malo (dans le cadre du festival Quai des Bulles, également annulé). Bienheureux les malouins qui vont pouvoir, durant les fêtes de fin d'année, profiter des belles illustrations de Nylso exposées sur les quais !
Pour conclure, je vous propose une petite sélection des plus beaux albums de Nylso, un auteur à découvrir d’urgence surtout dans cette période anxiogène.
Lire une bonne BD, ça fait du bien! Tous les amateurs de BD ont leurs albums « doudous » dans leur bibliothèque, qu’ils ressortent en cas de coup de blouze où pour le plaisir de la relecture. Et parce qu’on a bien besoin en ce moment de se réfugier dans les livres pour s’évader, je vous propose de découvrir une sélection d’albums et d’auteurs qui vous feront passer des moments très agréables. Il y en a pour tous les goûts, de la promenade bucolique à la balade contemplative, des vacances en famille au road trip initiatique, des histoires d’amour aux aventures incroyables, des récits poétiques aux récits autobiographiques, des albums à l’humour léger aux albums à l’humour tendre... bref voici de quoi vous requinquer après ces long mois difficiles. Parce que j’ai voulu que cette sélection soit très exhaustive, j’ai fait appel, pour l’occasion, à quelques experts de la tweetosphère pour qu’ils partagent avec moi leurs coups de cœur des BD bonnes pour le moral. Qu’ils soient tous remerciés pour leurs contributions à cette sélection.
La terrible année 2020 nous a tout de même gratifié de beaux albums qui deviendront pour certains des Incontournables. En effet, malgré les arrêts et les reports de sorties, les fermetures des librairies et l’annulation des festivals, les différents acteurs et actrices de la BD ont tenu bon et nous régalent de lectures revigorantes. En marge de mes sélections de coups de cœur BD, j'avais pris l'habitude d'évoquer le Festival International de la BD d'Angoulême, tout en étant de moins en moins en phase avec ses sélections et les albums récompensés. Cette année, la sélection m'est apparue tellement décevante que j'ai décidé de faire l'impasse dessus. Comment peut-on omettre des albums aussi marquants que le sont Carbone & Silicium de Mathieu Bablet (Ankama), La Bête tome 1 Le Marsupilami de Frank Pé (Dupuis), Moments extraordinaires sous faux applaudissements de Gipi (Futuropolis), L'Âge d'or tome 2 de Cyril Pedrosa & Roxanne Moreil (Dupuis), Lou ! Sonata de Julien Neel (Glénat), La fuite du cerveau de Pierre-Henry Gomont (Dargaud), Mind MGMT de Matt Kind (Monsieur Toussaint Louverture) ou encore Vernon Subutex de Luz et Despentes (Albin Michel)? Non, décidément je ne suis pas raccord avec les propositions du FIBD ; à mon sens, il y a trop de loupés.
Vous trouverez ci-dessous ma sélection coups de cœur des albums qui m'ont particulièrement séduit en 2020, et pour que ce soit plus simple, je les ai classés par catégories.
Les occasions de se retrouver dans une salle obscure furent très limitées cette année, alors quoi de mieux que de se revoir des films en DVD en s'organisant des micro-festivals à la maison ou de se lire quelques beaux livres sur le cinéma, sortis récemment ? Ayant fait les deux, voici un coup de projo sur une petite sélection de derrière les fagots ; elle ravira les amoureux du cinéma français et japonais, de SF à papa, de catalogues d'expo autour d'un acteur incontournable et de suites de livres indispensables.
Malgré le chaos qui règne en ce moment dans le monde du cinéma et les inquiétants choix faits par le gouvernement autour de cette industrie, nous avons pu tout de même apprécier quelques très belles sorties en salles. Des œuvres originales aux adaptations réussies, en animation ou en live, français, belge, américain, japonais, coréen, britannique, espagnol ou même kazakh, nous avons était gâtés en terme de diversité de genres. Vous trouverez dans la sélection ci-dessous plusieurs films vus en salles et appréciés en salles, des longs métrages sortis directement en ligne et un documentaire diffusé sur Arte en co-production avec le mook Rockyrama sur l'auteur à succès Stephen King.
