vendredi 5 juin 2015

La Journée de l'Environnement... expliquée par ema dée


Au mois de mars dernier, je lançai à mes camarades dessinateurs un défi en ces termes : 

"...Célébrons ENSEMBLE, fiers compagnons de la ligne et du signe,  une journée mondiale. J'ai choisi la journée mondiale de l'environnement fêtée le  5 juin prochain. Je vous invite, si vous en êtes d'accord, à faire une réalisation graphique (dessin, planche BD, illustration, portrait, strip,...) accompagnée d'un texte lié à cet évènement (article, poème, dialogue, critique, souvenir personnel...) Le tout sera publié bien sûr, sur Improzine.  C'est bate, non !? J'attends vos réponses survoltées d'enthousiasme. Une seule condition mais c'est la plus importante : il faut que nos travaux soient publiés le matin du 5 juin*, donc anticipez, chers compagnons créatifs, anticipez…"
J'aime l'idée que se croisent les styles autour d'une incitation qui n'est finalement qu'un simple prétexte. Mais suffisamment intéressant et suffisamment intrigant pour que chacun se lance dans une composition personnelle. Aucune entrave à l'expression ni à l'imagination, tout était possible, tout était envisageable, à chacun de s'approprier un sujet que j'ai posé sans justification claire et définie. Rien de polémique dans cette proposition, juste l'envie de se rencontrer grâce à notre sensibilité, notre humour, notre poésie et notre esprit d'à-propos à la faveur d'un sujet que j'ai déjà traité auparavant. 

* Une petite concession : les images peuvent être publiées sur Improzine, jusqu’à 22 heures !

Alors, voyons ces images...


Ma multitude 
Ma multitude - Dessin au feutre et DAO - 36 x 36 cm

Quand j’étais enfant, je partais souvent en vacances à la montagne, au bord de la mer, ou à la campagne, loin de chez moi. A l’époque, c’était surtout pour moi la possibilité d’être parmi mes amis et faire de nouvelles connaissances, de vivre des aventures et d’être chouchoutée par les monitrices et les moniteurs. C’était aussi partir loin de mes parents auprès desquels, parfois, je ne savais pas toujours où était ma place. En colonie, j’étais une enfant en vacances tout simplement.

Aujourd’hui, je suis adulte, j’habite une grosse ville que je n’ai pas choisie. J’y habite depuis longtemps, trop  probablement. Elle n’a jamais réussi à me séduire ou à gagner ma confiance. Juste à me rendre peureuse et parfois aigrie. J’avoue qu’elle me donne parfois la nausée. J’y vis presque comme une ombre et quand je partirai pour m’installer ailleurs, je ne laisserai aucune trace derrière moi. Dans cette attente, dans l’attente du jour où je pourrai installer ma petite famille dans des lieux plus calmes et moins hostiles, je m’organise des petits voyages.

Pour m’aérer les sentiments, m'assainir les pensées.

Mais le retour est toujours dur, oui, le retour gris béton malgré le ciel bleu, le retour populeux malgré les dimanches soirs, le retour bruyant malgré l’heure tardive. Le retour en terre urbaine me serre le cœur. Peut-être s’il y avait plus d’arbres du côté de chez moi, peut-être si les automobilistes roulaient moins vite, peut-être si les citadins ne ressentaient pas le besoin de hurler leur présence ou de jeter les lambeaux nauséabonds de leur existence sur la chaussée, peut-être s'il n'y avait pas cet immeuble qui limite ma vue perspective, peut-être serait-elle acceptable.

Mon environnement quotidien, multitude urbaine, vociférant et vulgaire, je dois le réinventer à chaque fois. Jusqu’au nouveau départ. Puis jusqu'au départ définitif pour un environnement plus bienveillant. Car je soupçonne cet environnement-ci de bouillonner d'une vie malsaine et pesante.

Ici, dans cette composition, pas de réinvention, plutôt une exacerbation involontaire d’un sentiment qui m’habite parfois, l’agression, et d'une crainte, celle de me faire engloutir, envahir, emmurer. 

Ici, là-bas, toujours étrange et étrangère. Forcée de sourire.

Je repense souvent à la mer, à la montagne et à la campagne de mon enfance et de ma prime adolescence. Et à ce moment où le pied  à nouveau posé sur le sol de la ville familiale, avec derrière lui les rires et les bêtises amis, j'ai le coeur qui se serre avec l'impression d'une perte infinie.

ema dée

La Journée de l'Environnement vue par N'Karna


La Journée de l'Environnement vue par Thomas


Multinationales aux pratiques
Ordurières dirigées par de puissants
Nababs capitalistes cupides et
Destructeurs, votre règne
Est révolu !

Daignerez vous enfin
Entendre les signes de votre chute ?

Militants Vert
Ecologistes de tout poil,
Réveillez-vous et sortez-vous les
Doigts du cul, car il est temps d'agir
Ensemble pour sauver notre avenir à tous !